Les compagnies aériennes parmi les premières touchées

Cela ne fait plus aucun doute, ce premier trimestre de 2020 n’aura pas été celui de la mobilité : l’Italie a étendu ses mesures de confinement à tout le pays, 50 millions d’habitants sont mis en quarantaine en Chine, et des dizaines de pays de part le monde s’apprêtent à prendre des mesures similaires. Avec une conséquence directe : les voyages pour raisons touristiques, professionnelles ou familiales ont pour beaucoup été repoussés, en attendant des jours plus tranquilles.
Les compagnies aériennes sont touchées de plein fouet. A l’échelle de la planète, 100 milliards d’euros de manque à gagner sont attendus à cause des désistements de passagers. Air France a pour l’instant arrêté toutes ses liaisons aériennes vers la Chine et Israël, d’autres pays pourraient suivre. Lufthansa, compagnie nationale allemande, a été obligée de mettre au parking 150 de leurs appareils, soit un tiers de leur flotte.
Et autre difficulté inattendue : certaines compagnies risquent de perdre leurs « slots », ces créneaux payés à prix d’or pour avoir le droit d’atterrir ou de décoller dans des aéroports arrivés à saturation. C’est le cas notamment du hub international d’Heathrow à Londres : pour des raisons de manque de slots, l’aéroport impose aux compagnies d’en utiliser au moins 80 %, sous peine de se les faire retirer. En conséquence, certaines compagnies choisissent de faire voler leurs avions à vide, ce qui ne manque pas de faire réagir les associations dénonçant un non-sens écologique. Un assouplissement des régulations est cependant attendu dans les prochains jours, plusieurs gouvernements européens ayant demandé aux coordinateurs des slots plus de souplesse.