La rue dénonce les violences policières.

Le 25 mai dernier, à Minneapolis aux Etats-Unis, l’américain George Floyd décédait suite à une interpellation policière violente, lors de laquelle l’officier de police l’a maintenu au sol en appuyant son genou contre le cou de Floyd durant de longues minutes, causant ainsi sa mort. Cette violence policière, dont la vidéo a fait rapidement le tour des réseaux sociaux, est la dernière d’une longue liste d’interpellations musclées à l’encontre d’Afro-Américains. C’est apparemment la goutte d’eau qui a fait déborder le vase : la vidéo a déclenché une vaste révolte populaire à travers les Etats-Unis, et ce malgré l’arrestation du policier responsable de la mort de Floyd. Certaines manifestations se sont déroulées sans heurts, tandis que la situation a dégénéré, notamment à Minneapolis, avec de nombreuses dégradations. Le président américain Donald Trump a annoncé que l’armée était prête à intervenir pour éviter d’autres débordements.
Les Etats-Unis ne sont pas les seuls à faire face à des manifestations qui dénoncent la répétition de violences policières à l’encontre de minorités. Les banlieues françaises s’étaient enflammées en 2005, suite à la mort de deux jeunes électrocutés dans un poste électrique alors qu’ils cherchaient à échapper à la police de Clichy-sous-Bois. En 2016, à Beaumont-sur-Oise, c’est la mort d’un autre jeune homme lors d’une interpellation qui déclenche de nouveaux échauffourrés.
Ces affrontements entre l’organe étatique qu’est la police et une part de la population font actuellement en France l’objet d’un débat important. Le 23 mai dernier, la jeune chanteuse populaire française Camelia Jordana a affirmé sur France 2 qu’elle « ne se sent pas en sécurité face à un flic ». Son interview a déclenché une vague de témoignage sur les réseaux sociaux de nombreux Français qui soutiennent ses déclarations.
Ce sentiment de défiance à l’encontre de la police provient sûrement d’un sentiment de contrôle permanent, au lieu d’une impression de protection que devrait dégager une présence policière. Une réconciliation apparaît nécessaire, mais elle ne peut passer que par l’établissement d’une société moins axée sur le contrôle des citoyens par l’État mais sur une confiance qui reste à construire.