La crise du coronavirus peut-elle encourager les dons ?

De nombreuses causes ne peuvent être défendues que grâce à la générosité de ceux qui donnent. Et très souvent, une crise ou un événement est déclencheur d’une vague de dons de la population. Après le tsunami dévastateur qui a fait 230 000 morts en Indonésie en 2004, les Français ont donné 300 millions d’euros, distribués entre les ONG investies dans la cause. Le séisme en Haïti en 2010, responsable de la mort d’autant de personnes, avait lui aussi soulevé un élan de générosité : en 5 jours, les ONG françaises avaient déjà récolté quinze millions d’euros. Est-ce qu’il en sera de même suite à la crise du coronavirus qui touche l’ensemble de la planète de plein fouet ?
Curieusement, rien n’est moins sûr. Si les catastrophes lointaines ont pu par le passé booster la solidarité, le fait d’être touché directement amène une crainte économique sur l’avenir, qui retient les Français : la peur de temps difficiles et d’une crise d’ampleur à venir n’encouragent pas à donner. Ainsi, d’après un sondage Harris de fin mai, les Français n’envisagent pas de donner plus qu’en 2019.
Une chose a cependant évolué : les causes vers lesquelles les dons vont aller cette année : 39 % des Français comptent orienter leur générosité vers la santé et la recherche médicale, et 27 % d’entre eux vers l’aide aux personnes démunies.