L’enseignement en ligne peut-il être aussi efficace qu’une classe ?

Le confinement décrété en France le 17 mars dernier a forcé la transition numérique non seulement de nombreux travailleurs français, mais aussi de l’ensemble du corps enseignant : professeurs et élèves de tous âges n’ont pas eu d’autres choix que de se mettre à l’école en ligne.
L’enseignement à distance n’en est pas à ses balbutiements, mais ces dernières années, un nombre croissant d’outils numériques ont été développés pour permettre un apprentissage en ligne. Les interfaces de réunion à distance comme Zoom ou Skype sont plus ou moins adaptées. Mais un grand nombre d’applications spécialement conçues pour un usage pédagogique existent, par exemple des sites de micro-blogging spécialisés comme padlets.
Ces outils ont l’avantage de permettre une certaine interactivité entre professeurs et élèves, avec la possibilité de se voir, de discuter, de chatter par écrit, ou de contribuer à l’élaboration d’un travail collaboratif. Mais c’est une interactivité qui reste malgré tout virtuelle, avec ses limites : les échanges entre un enseignant et un élève dans une classe réelle sont probablement bien plus efficaces, car rien n’empêche une communication complète, notamment non-verbale. Se retrouver derrière un écran pour apprendre place aussi l’élève dans une situation particulièrement passive, dans laquelle il peut être tenté de se contenter de lire et d’écouter ce que l’enseignant écrit et raconte, sans participer ou poser de questions.
Les résultats de ces quelques mois d’enseignement à distance sont donc mitigés, tant dans l’éducation primaire que secondaire ou universitaire. Ils dépendent finalement surtout de l’engagement des élèves et de leur capacité à participer activement à leur apprentissage. Le soutien familial est ainsi particulièrement important pour les enfants ou adolescents dans la réussite de ces cours en ligne, ce qui a encore renforcé les inégalités scolaires en France.
Aujourd’hui, alors que les écoles ont rouvert en Europe, la nécessité de mettre à disposition des professionnels de l’enseignement un équipement et une formation adéquate pour l’avenir semble évidente.
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