Le protectionnisme est-il la solution à la crise actuelle ?

« Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner, notre cadre de vie au fond, à d’autres, est une folie » annonce Emmanuel Macron le 12 mars.
Plusieurs raisons mènent à cette conclusion. La nécessité d’une souveraineté est clairement apparue lors de cette crise du Covid-19. Au plus fort de l’épidémie, les capacités de production industrielle des masques ont été insuffisantes :la France (comme de nombreux autres pays occidentaux d’ailleurs) a dû s’approvisionner d’urgence en important en grande quantité des masques chinois. D’autre part, les protocoles sanitaires européens, notamment en matière de production agro-alimentaire, ne sont pas les mêmes partout, et devoir importer une partie de la nourriture consommée en France implique d’acheter à l’étranger des aliments dont la fabrication n’a sans doute pas respecté ces protocoles sanitaires. L’idée défendue dans le discours d’Emmanuel Macron est donc d’abord une idée d’autonomie, voire d’une consommation patriotique. Le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a même annoncé le 18 juin dernier la tenue prochaine d’une conférence européenne sur la souveraineté alimentaire.
Alors que le réchauffement climatique se fait de plus en plus sentir à l’échelle planétaire, et que les transports en sont en partie responsables, le choix de consommer local semble lentement s’imposer. La population française est d’ailleurs de plus en plus sensible à cette nécessité d’acheter des produits en circuit court, provenant des environs, et qui plus est de saison pour les produits frais.
Cependant, peut-on pour autant dire que le protectionnisme économique devrait être le choix de la France ? Cela ne semble pas coller avec la nécessaire reprise économique pour éviter que la croissance ne se rétracte trop : commerce et échanges internationaux sont une clé pour faire repartir l’économie. A moins que…
A moins que cette crise ne soit l’occasion unique de sortir du modèle qui régule notre économie, et une chance pour mettre en place un système dans lequel la réussite d’un pays ne se résume pas à sa capacité à exporter toujours plus, à consommer toujours plus, et à dépenser toujours plus.
A lire sur le même sujet
Le Figaro : Didier Guillaume : une conférence européenne sur la souveraineté alimentaire prévue «à la rentrée»
Entreprendre.fr : Alimentation : les circuits courts, une tendance sociétale de fond