Système politique, sondages, campagnes électorales… Les différences sont nombreuses.

Les élections présidentielles aux États-Unis sont le 3 novembre prochain. La presse française publie de nombreux commentaires sur la campagne des candidats Donald Trump et Joe Biden. Pourtant, observer l’élection américaine avec un œil français n’est pas une bonne idée : l’organisation de l’élection américaine et les habitudes politiques locales sont différentes de la politique française.
Première différence pour les Français : comprendre qui sont les candidats et les partis. Beaucoup d’élections françaises ont deux grands partis, avec un parti « à gauche » (socialiste), et un parti « à droite » (conservateur). Mais c’est une erreur de comparer cette situation avec les deux grands partis politiques aux États-Unis : le parti démocrate n’est pas un parti de gauche comme en France, et le parti républicain n’est pas un parti de droite comme en France. Les démocrates ont des idées proches des partis centristes en France, et les républicains des idées proches des partis d’extrême droite français.
D’autre part, les Français lisent souvent les sondages publiés avant les élections. Ces sondages existent aussi aux États-Unis, mais ils sont beaucoup plus difficiles à interpréter. En effet, l’élection présidentielle française est une élection directe du président par la population, mais le vote pour le président américain est plus complexe : l’interprétation des sondages est plus difficile. Autre différence : les sondages français font une prédiction des résultats de l’élection, mais les journaux américains publient plus souvent des probabilités de gain pour un candidat ou pour l’autre.
Enfin, la campagne électorale des candidats à la Maison Blanche est très différente de la campagne des candidats à l’Élysée. Par leur financement, d’abord : les candidats aux élections présidentielles françaises de 2012 ont dépensé 66 millions d’euros, mais pour la présidentielle américaine de 2016, 3 milliards de dollars ont été dépensés pour payer les publicités et meetings (le coût sera réduit cette année pour cause de conventions et meetings annulés suite au covid-19). Les Français qualifient souvent ces campagnes électorales de « shows », car ils n’ont pas l’habitude de voir des lobbies financer la politique, ni les candidats présentés comme des héros entourés de leur famille.
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