Le nombre de pillages a fortement augmenté durant la crise du coronavirus.

Outre la santé et l’économie, c’est aussi le patrimoine culturel même de l’humanité qui souffre en ces temps de pandémie. D’après les membres du projet Athar (« Antiquities Trafficking And Heritage Anthropology Research »), un groupe d’universitaires étudiant le trafic illégal de biens culturels, et en particulier d’artefacts historiques, estime à 130 le nombre de groupes Facebook dédiés aux échanges de ce type, soit un total de plus de 500 000 personnes y touchant de près ou de loin. C’est 70 % de plus que l’année précédente.
Le trafic de bien culturels a toujours été une activité particulièrement lucrative, mais il a été facilité cette année par la pandémie de covid-19, ce qui explique cette augmentation. Alors qu’en temps normal, les fouilles archéologiques et les excavations sont particulièrement contrôlées (par les pays hébergeant des sites de fouilles, mais aussi par des instances internationales comme l’UNESCO), la crise sanitaire a « fait passer au second plan la protection du patrimoine », comme le soulignait Ernesto Ottone Ramirez, sous-directeur général pour la culture de l’UNESCO. Sur les sites archéologiques, les contrôles sont réduits, les touristes et les chercheurs absents : plus personne n’est sur place pour empêcher quiconque de s’emparer d’objets anciens pour les revendre plus tard sur internet.
Si certains musées ou sites historiques européens sont concernés par un manque de vigilance ces derniers mois, ce sont principalement les pays du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Amérique Latine qui sont les premières victimes.
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