La police française est désormais autorisée à enregistrer les opinions politiques, la religion et les activités syndicales des personnes surveillées.

La France se rapproche-t-elle du monde dystopique décrit par Georges Orwell dans 1984 ? Dans son roman, la liberté d’expression n’existe plus, car toute pensée est étroitement surveillée par l’État : opinions politiques, croyances religieuses, état de santé, photos privées… Autant de données que la police française est maintenant aussi autorisée à enregistrer. Le Conseil d’État (plus haute instance judiciaire administrative du pays) a en effet jugé, lundi 4 janvier, que l’enregistrement de ces données était légal, malgré la plainte déposée par les associations de défense des droits humains et de protection de la vie privée.
Le Covid-19 accapare une grande partie de l’actualité en France, mais la nouvelle de l’élargissement des fichiers de police n’est pas passée inaperçue pour autant : nombreux sont les Français qui ont réagi et appellent à manifester samedi prochain pour lutter contre cette dérive autoritaire du gouvernement, avec l’espoir qu’il fasse marche arrière. Une réaction similaire avait déjà permis, en 2008, d’éviter que le gouvernement mette en place le fichier appelé Edvige, qui était censé enregistrer l’activité politique et syndicale des personnes surveillées.
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Le Monde (05/01/2021) : Le Conseil d’Etat autorise l’élargissement des fichiers de police